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Pourquoi Jésus choisit-il parfois le silence face à ses adversaires ?

rape 09.09.2009 Thème : Jésus Bookmark and Share
Réponse de : Jean-Denis KraegeJean-Denis Kraege

Le silence de Jésus nous gène dans ces deux cas. Pourquoi ? Parce que nous vivons avec une logique qui n’accepte que des Oui et des Non, des vrais et des faux, des positifs et des négatifs. Or Jésus semble adopter une logique un peu différente. Elle comporte non seulement des + et des -, mais aussi le 0. Je puis haïr quelqu’un, je puis aussi l’aimer, mais je puis aussi dans certaines circonstances lui manifester mon indifférence. Cela n’est pas du pur et simple mépris de sa part, mais une manière de les aimer en les faisant réfléchir.

Imaginez Jésus discutaillant avec les scribes et les pharisiens qui désirent lapider la femme adultère pour essayer de les convaincre. Il aurait à coup sûr perdu la partie et ils auraient pu l’accuser. Imaginez-le s’emportant contre ces hypocrites. Ils auraient assurément aussi lapidé cette femme. Il se refuse à répondre. Il leur dit implicitement : vous êtes ridicules avec votre question. Eux, ne comprenant pas, car son attitude est ambiguë, insistent. La réponse qu’ils vont recevoir, ils ne pourront cependant plus l’éjecter d’un revers de main. Son silence est là pour donner du poids à sa réponse qui consiste à les renvoyer à leur propre vie plutôt que de discuter à distance de questions de droit. L’histoire de Jésus et de la femme adultère se trouve en Jean 7.53 - 8.11)

Face au sanhédrin et aux accusations dont il est l’objet, Jésus refuse de répondre parce qu’il n’y rien d’autre à faire face à des témoignages qui ne concordent pas. Mais aussi parce qu’il sait que les dés étant pipés, il sera de toutes manières condamné à mort. Il manifeste simultanément qu’il existe une autre attitude que celle de s’emporter contre ses adversaires. Face à Pilate, son attitude est à peu près la même : les carottes sont de toute manière cuites. Ce qui étonne dans le texte de Marc auquel vous vous référez, c’est qu’en 15.5 ce silence de Jésus « étonne » le procurateur romain. Comme dans l’histoire de la femme adultère, l’attitude de Jésus n’est pas normale. Elle surprend. Un être normalement constitué aurait cherché à se défendre. Jésus montre qu’il ya une troisième voie entre l’aveu de culpabilité et la révolte : l’indifférence qui étonne et qui fait que Pilate va tenter quelque chose pour sauver malgré tout Jésus.

Ce qu’il y a de commun à ces deux-trois passages ? 1. Jésus se refuse ici à manifester quelque opposition ouverte que ce soit à l’égard de ceux qui s’opposent à lui. 2. Il ne veut pas non plus abandonner la partie pour cause de gentillesse.  3. Il désire étonner ses adversaires, les faire réfléchir. 4. Il dénonce le mal (penser, vivre…) sans crisper la situation, ce qui empêcherait ses adversaires de réfléchir.

 


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