Faut-il à tout prix s'affirmer "protestant"?

Je trouve que ce n'est pas juste. Les Catholiques, ils ont leur pape, qui est
un chef d'état et aussi le chef spirituel de leur eglise. Nous, on a rien. Dans
mon milieu professionnel, quand on parle des Protestants, c'est pour ricaner
en disant : ah oui, les amis de George Bush, ah oui les sectes d'"évangélistes",
les illuminés, toutes ces amabilités. Les Catholiques on les critique aussi,
mais juste sur la morale un peu rétrograde. Au fond en France on ne nous connait
pas et toute seule c'est impossible de s'expliquer. Je finis par avoir un peu
honte et je ne dis plus rien. Mais quoi faire ?
Pas facile d'expliquer la nature du protestantisme, si tant est qu'il y en ait
une. Au fond nous sommes les héritiers d'un mouvement né au 16ème siècle, et
ce mouvement s'est constitué par la suite dans des directions très diverses,
allant du fondamentalisme à une quasi libre-pensée. Vous l'avez compris, le mot "protestantisme"
n'est pas là pour désigner une Eglise particulière; en soi il ne veut rien dire.
Quelle attitude prendre, face à des amis qui n'ont du protestantisme qu'une
idée livresque ou journalistique?
- Parfois, vous avez raison, il vaut mieux se taire
- Quand la question se pose plus sérieusement, il importe que les interlocuteurs
sachent que le protestantisme n'a rien d'une Eglise, encore moins d'une Eglise
unie autour d'un credo.
- Il me semble qu'aujourd'hui, en France comme en Suisse et en Belgique, nous
avons tout intérêt à montrer un front commun avec les catholiques. Nous avons
quand-même plus de points communs avec eux qu'avec des incroyants. Essayons
donc de nous définir d'abord comme chrétiens. Notre identité réside non pas dans
des étiquettes confessionnelles, mais dans notre baptême. Les nuances finissent
toujours par se montrer.