Adorer le Christ dans l'hostie?

Bonjour,

D'abord félicitations pour votre démarche qui prend la  foi de votre futur époux et la vôtre au sérieux!

Pour répondre à votre question, il me semble qu'il faut être conscient que dans ce domaine, nous avons hérité de toute une tradition philosophique du Moyen-Age qui n'est plus comprise aujourd'hui. La notion de "substance" notamment qui a donné lieu à la terminologie "technique" de la "transsubstantiation" ne  signifie plus grand chose à l'ère de la physique quantique! Et nombre de nos questions oecuméniques achoppent encore à cause de conceptions antiques qui ne correspondent plus à nos manières actuelles de penser!

Les Réformateurs se sont méfiés d'une "chosification" de l'hostie: adorer l'hostie consacrée pour elle-même, sans référence à la communauté célébrante, leur apparaissait en effet comme une forme d'idolâtrie. C'est pourquoi, il n'y a pas d'adoration du st sacrement dans le protestantisme. Mais le risque a été alors dans le protestantisme historique de transformer la Cène en simple commémoration du dernier repas de Jésuset de ne plus comprendre la portée du rite.La découverte de la notion forte de symbole et de la symbolique permet d'éviter ces deux écueils: dans l'action de célébrer l'eucharistie, le Christ se rend présent à ceux qui vivent cette célébration. Le pain et le vin sont symboles de cette présence: le fait qu'ils soient partagés entre tous marque la communion de tous les croyants, et le Christ symboliquement s'incorpore en nous pour nous transfigurer. Il y a là qch de très fort, mais sans que la Présence soit liée de manière trop chosifiée à l'hostie. Ce qui est transformé par la célébration , ce n'est pas le pain qui devient le "corps" du Christ et change de substance, mais le croyant et la communauté qui recevant le corps et le sang du Christ sont transformés à son Image. Il me semble que cette compréhension "symbolique" (au sens fort) pourrait unir nos conceptions confessionnelles différentes.