S'il n'avait pas été crucifié, Jésus serait-il mort tout de même?

Bonjour, je voudrais poser une question "bête" mais au fond peut-être pas si
bête que cela. Vous écrivez parfois sur ce site que Dieu pleure, pour les victimes
des catastrophes, par exemple, ou quand Jésus meurt. Mais si Jésus n'avait pas
été crucifié, est-ce qu'il serait mort ? Aurait-il pu mourir dévoré par un lion
ou de maladie ou simplement de vieillesse ? puisqu'il est le fils de Dieu. J'avoue
que cette question ne me parait pas simple du tout. Si vous dites que oui, pourquoi
Dieu pleure-t-il quand on meurt alors que la mort fait partie de la vie qu'il
donne ?
Pour quelque situation que ce soit, c'est difficile de se demander ce qui se
serait passé si les événements avaient été différents. Pourtant, Jésus manifestant
Dieu sous forme humaine dans notre monde, je crois pouvoir dire que oui, il
serait mort aussi, s'il n'avait pas été crucifié.
En Jésus, Dieu se donne à connaître dans notre humanité, c'est le sens de l'incarnation.
Cela le fait partager notre destinée humaine. De la même manière, l'Ancien Testament
parle souvent des émotions de Dieu, ou de sa manière d'étendre sa main sur l'huma
nité. En utilisant des références humaines, en donnant à Dieu des émotions et
des caractéristiques humaines, les croyants ont exprimé leur compréhension de
Dieu et l'action de Dieu dans le monde.
Jésus Fils de Dieu est l'affirmation, et même la démonstration que Dieu se soucie
de l'humanité et s'identifie à l'humanité et à sa création au point d'accepter
de venir partager sa condition et de montrer qu'il est présent jusque dans les
malheurs incompréhensibles qui frappent l'humanité. De la même manière qu'il est incompréhensible
que Jésus soit crucifié pour avoir tenté d'apporter dans le monde la paix et
l'amour de Dieu.
Quant à la question sur la mort, c'est vrai que celle-ci fait partie de la vie.
Et en même temps, elle menace la vie. La mort nous trouble et nous fait souffrir.
L'apôtre Paul parle de la mort comme du dernier ennemi qui doit être vaincu
au moment où Dieu établira son règne définitif (1 Corinthiens 15,26). Le fait qu'elle
soit le dernier ennemi exprime aussi son caractère résistant et menaçant pour
la vie. La rupture que la mort provoque dans notre destinée ne laisse pas Dieu
indifférent. Elle l'attriste aussi.