Jésus peut-il rendre de la saveur à ma vie ?

je viens de faire une découverte stupéfiante. terrifiante.
je suis fade. je suis insipide.
d'une banalité affligeante.
à force de refuser de porter une étiquette, de repousser toujours le plus loin
possible les choix, de vouloir être présente et efficace sur tous les fronts,
je me suis perdue moi-même. je ne sais plus ce que j'aime, ce que je n'aime
pas. on nous a appris à suivre les traces de descartes, à mettre tout en doute.
à se fier uniquement à notre raison, au bon-sens, à la logique, à la rigueur
du raisonnement. la règle n°1, c'est l'adaptation et l'ouverture d'esprit. je
l'ai peut-être un peu trop suivie. je suis maintenant incapable de me démarquer
de quelque façon que ce soit ; incapable de donner un avis dans une conversation,
même pour des choses ultra simples comme un film ou une musique. est-ce que
j'ai encore du caractère, de la personnalité ? j'ai l'impression que j'en avais plus
quand j'étais gamine... je ne me reconnais pas dans ce que je suis aujourd'hui.
indéfinissable. transparente. insignifiante. insipide. qui aurait envie de goûter
quelque chose d'insipide ? même si c'est pas trop moche et joliment présenté, et qu'au
début ça peut attirer, donner l'envie de connaître; au bout d'un moment, les
autres s'en rendent compte, qu'on est fade. ça fait fuir. qu'est-ce que j'ai
à apporter aux autres ??? aujourd'hui le moindre signe d'amitié envers moi m'éton
ne ; qu'est-ce qu'il/elle me trouve ? quel intérêt a-t-il/elle à me parler de
choses qui lui tiennent à coeur ? quel intérêt trouve-t-il/elle à m'écouter
avec attention alors que déjà je ne trouve plus mes mots ? je me sens différente,
pas dans le sens positif, pas au sens "d'unique", mais plutôt au sens "d'anormale".
et pour preuve, qui se torture l'esprit de telle façon quand on a à préparer
son bac et à se décider enfin pour le "post-bac" ? peut-être une façon à moi
de repousser encore l'échéance de l'inévitable : la décision.
Jésus lui-même l'a dit : je suis le sel de la terre. mais si le sel perd de
sa saveur, à quoi sert-il ? plus à rien. alors on le jette. je ne me déteste
pas encore assez pour croire que je suis bonne à jeter. mais Jésus peut-il me
redonner ma saveur ? peut-il par la même occasion rendre sa saveur à ma vie ? peut-il
me donner un autre regard sur les choses, un regard plus positif ? et moi, est-ce
que je peux réellement y faire quelque chose ? ni de goût ni de sens... voici
ce qui me caractérise et ce qui caractérise ma vision de la vie. pourtant je
sais qu'elle vaut plus que ça... je le crois profondément... mais je n'en ai
plus conscience, cela ne me rejoint plus dans mon quotidien. que faire ? vers
qui, vers quoi se tourner ? merci de m'aider si vous le pouvez.
Je pense que tu est en train de te rendre compte que tu n'es plus une gamine,
mais une adulte, et cela a bien de quoi te donner le vertige. Pour te rassurer,
je peux te dire que je me sentais comme toi à 17 ans : fade et insipide, anormale.
Devant ce sentiment, la foi m'a beaucoup aidée. J'ai compris que, en fait, même
si je ne valais rien, Dieu m'aimait quand-même - plus encore : il m'aimait justement
à cause de cela. Dieu ne peut rien faire pour les gens qui se sentent parfaits
et qui n'ont besoin de rien : Jésus s'est approché des petits, des voleurs, des
malades, de ceux que tout le monde considérait comme fades et insignifiants.
Cette découverte m'a bouleversée, elle a bouleversé ma vie... je souhaite de
tout coeur qu'elle bouleverse la tienne également.

Pour la question de tes choix de vie, il ne me semble pas que les choses soient
si urgentes que cela... certaines personnes ne choisissent vraiment leur métier
qu'à 25 ou 30 ans, et ne s'en portent pas plus mal. Tu as toute la vie, ta vie
d'adulte, qui commence à peine, pour forger ta personnalité, tes opinions, tes
passions. Tu ne peux pas être adulte d'un coup, tu dois le devenir, et cela
va se faire au cours de toutes les expériences que tu vas vivre - y compris
la phase difficile que tu traverses maintenant.

Pour terminer, j'aimerais te faire part de ma découverte à moi. Je viens de
découvrir une perle, une perle très précieuse. Cette perle, c'est une jeune
fille de 17 ans, qui vit quelque part en France; une jeune fille pleine de vivacité,
très mature, qui réfléchit sur elle-même, qui a pas mal d'humour aussi, dont
le langage est très profond - bref, une jeune fille que j'aurais bien envie
de mieux connaître. Cette perle, je la vois briller malgré tout ce que tu peux
en dire... et je sais aussi qu'elle brille de tous ses feux dans le coeur de Dieu.