Des "supports" pour la foi ?

Bonjour! je suis catholique et c'est avec grande joie que j'ai découvet votre
site. Je dois saluer la patience avec laquelle vous répondez à des correspondants
pas toujours très corrects à mon sens! en consultant certaines revues où en
écoutant des cultes protestants sur la radio néerlancaise,(hilversum 4, le dimanche
vers 10H, IKON Kerkdiensten) je me suis rendue compte qu'on y fait mention du
cierge pascal, cela m'intrigue; J'ai posé la question à un pasteur luthérien
(français) qui m'a répondu qu'on l'utilisait dans certaines paroisses (luthériennes)
mais pas dans la sienne. Tous détails au sujet de l'emploi de ce cierge seraient
les bienvenus!
Par ailleurs je voudrais vous demandez quel est le rapport actuel du protestantisme
avec les images; Pouvez-vous parexemple concevoir que l'on médite devant une
oeuvre d'art représentant un épisode biblique?
Merci beaucoup
(petit aparte: évitez de dire "Hollande" pour "Pays-Bas" la Hollande est une
province, les Pays-Bas, un état!)
Votre double question n'en est qu'une, en un sens.
Le cierge est un support pour la foi, parce que notre faiblesse d'humains fait
que nous pouvons apprécier des signes qui évoquent, dans le cas présent, la
Lumière de Pâques.
Les images sont du même registre, elles aident notre foi si elles nous portent
à la méditation.
Pour autant, la "posture" protestante réformée est toujours assez prudente face
à des signes qui deviendraient indispensables et obligatoires pour pouvoir fêter
Pâques ou pour pouvoir méditer et prier. Dieu seul est indispensable, avec notre
coeur disponible.
En effet, combien de fois, dans l'histoire de l'humanité, un signe, posé avec
légèreté et simplicité par une génération, est devenu une obligation pesante
pour la génération d'après, un vrai dogme et une contrainte pour ceux qui ont
suivi ? "On ne peut plus fêter Pâques sans cierge et prier sans images !"
La prudence est aussi liée au fait que notre foi a tendance à se fixer sur des
éléments matériels, alors que le Christ a dépouillé radicalement la foi, en
obéissance au second commandement qui interdit les images et les idoles. Jésus
n'a souhaité que des images verbales (paraboles, etc.), des images qui nous
libèrent, tandis que les images graphiques nous enferment, dans la mesure où
elle réduisent l'imagination, l'interprétation, la représentation.