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Dieu donne-t-il le pain quotidien et soumet-il à la tentation?

05.04.2007 Thème : Christianisme et autres religions Bookmark and Share
Réponse de : Jean-Denis KraegeJean-Denis Kraege
mettez-moi de rebondir sur la réponse de monsieur Kraege à Soledad, en posant
une nouvelle question : monsieur Kraege évoque la parole du Notre-Père : ne
nous soumets pas à la tentation à l'appui de son argumentation, la prenant au
premier degré. Mais faut-il prendre le Notre-Père au premier degré ? Quand la
prière demande : donne nous aujourd'hui notre pain quotidien, faut il comprendre
par exemple qu'on attend de Dieu qu'il nous envoie des brioches comme les Hébreux
reçurent la manne dans le désert ? Non, je ne pense pas. Nous sommes invités à oeuvrer
en fidélité pour produire nous même notre pain et le partager. De même, dans
le "ne nous soumets pas à la tentation", nous sommes invités à nous détourner
de toute pensée, action, attitude qui nous sépare de Dieu, qui nous coupe de lui.
Si on admet que le péché c'est la séparation avec Dieu, comment peut on penser
que Dieu puisse prendre le masque du néant alors qu'il est tout sauf le néant ?
Le néant, c'est l'absence de Dieu à mon sens !
Ne faut-il pas se méfier de prendre à rebours le sens de ces textes en les interprétant
au premier degré ?
merci à qui voudra bien me répondre.
Je ne partage pas votre manière de lire le Notre Père. Quand nous disons : 
Donne-nous aujourd’hui notre pain de ce jour Ÿ, je n’attends pas que les brioches
tombent du ciel, mais je demande à Dieu de continuer à me donner tout ce qui
est nécessaire pour que je puisse fabriquer des brioches : le soleil-l’énergie,
la pluie-l’eau, donc le blé, l’herbe mangée par les vaches qui me donneront
le lait + le sucre + le sel + la levure. De plus je lui demande de me donner
l’intelligence d’inventer des choses aussi délicieuses que les brioches. Je lui
demande aussi de donner au boulanger le courage de se lever avant l’aube pour
fabriquer les brioches que je dégusterai à mon réveil… J’insiste sur le fait
que je demande à Dieu de me DONNER tout cela. Il n’y a rien d’automatique à ce
qu’il me le donne. On sait qu’il y a des sécheresses et des inondations qui
rendent la fabrication de brioches problématique. Par ailleurs cela ne m’est
en aucun cas dû. Je ne les mérite pas. Il s’agit d’un pur don de Dieu.
De même la tentation, je demande à Dieu de ne pas m’y soumettre, car elle me
tombe dessus sans que j’en sois responsable, sans que je puisse l’éviter. Tout
événement atroce qui m’advient peut, en effet, être une occasion de désespérer
de Dieu et de me révolter contre Lui, donc de pécher. Je demande à Dieu de m’éviter
les situations qui me feraient désespérer de Lui. Je Lui demande d’user d’autres
moyens que les atrocités de ce monde pour me faire comprendre ce qu’il veut
me faire comprendre au travers des atrocités qui peuvent m’atteindre.
Je ne crois pas qu’on puisse renvoyer – comme vous tentez de le faire – la relation
à Dieu à la pure intériorité, Dieu n’intervenant pas dans le monde qui nous
entoure. On ne peut pas  spiritualiser Ÿ les textes bibliques qui ne l’exigent
pas eux-mêmes. Il y a au moins deux raisons à cela : 1. Dieu est créateur et cette
création se poursuit actuellement ; 2. votre interprétation spiritualisante
implique que nous puissions être des collaborateurs de Dieu, donc sans péché
ou peu atteints par le péché. Croyez-vous que nous ayons en nous-mêmes le pouvoir
face au mal extrême de NOUS  détourner de toute pensée, action, attitude qui
nous sépare de Dieu Ÿ ? Je ne le crois pas. Mais le débat est effectivement
vieux comme la Bible (Paul contre les judéo-chrétiens) et vieux comme la Réforme
(Luther dans son traité du Serf Arbitre en réponse à Érasme de Rotterdam qui
défendait dans son Traité du Libre Arbitre des positions semblables aux vôtres).



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