Participer ?

Participer ?

Rechercher dans 5076 réponses...

Suivez-nous !

Que dire face à la mort ?

20.02.2006 Thème : Vie, mort et après Bookmark and Share
Réponse de : Jean-Denis KraegeJean-Denis Kraege

j'aimerais trouver des paroles qui reconfortent, mais je reste muette. en plus,
je suis à 500km de chez eux donc ne peux pas simplement être là et les embrasser...
je me sens si impuissante (helpless), démunie, perdue...
Tout d’abord nos regrets de ne vous répondre que maintenant. Votre question
a été oubliée alors que nous avions une abondance de demandes. J’espère que
ce qui suit pourra vous aider. Si tel ne devait malheureusement plus être le
cas, peut-être viendra-t-elle en aide à d’autres qui se trouvent dans une situation semblable
à la vôtre.
Tout d’abord à propos d’un éventuel enterrement de quelqu’un de non
croyant au cours duquel nous devons dire quelque chose, je répondrai que nous
ne nous adressons pas alors à la personne défunte. Elle ne peut malheureusement
plus nous entendre. Par contre nous nous adressons à ceux qui sont tristes. Il
s’agit d’abord de partir de leur situation de tristesse pour leur adresser quelques
mots. Ce sera l’occasion de peut-être rappeler quelques qualités de la défunte
dont nous regrettons la perte et pour lesquelles nous disons (à Dieu) notre gratitude.
Il s’agira ensuite de les inciter à un  lâcher prise Ÿ et c’est là que l’on
est en droit d’esquisser ce que cela signifie pour un chrétien : remettre le
défunt à Celui qui a, en toutes choses, le dernier mot. Cela permet aussi de signaler
que ce n’est pas cette mort, cette rupture des relations qui a le dernier mot
quand bien même elle nous rend tristes.
Que dire à une personne (non-croyante) qui souffre à l’hôpital ou ailleurs
? On pourra en tous les cas, faire référence à la relation que l’on a eue et
entretient encore avec elle. Ainsi est-il bon de dire sa reconnaissance pour
tout ce qu’elle nous a apporté. Peut-être peut-on glisser que, selon notre point
de vue, on dit aussi notre reconnaissance à Dieu pour tout ce qu’il a fait au
travers d’elle. Et puis, ne cachons pas notre drapeau dans notre poche, mais
osons dire – délicatement, en prenant quelques précautions – notre espérance.
Que dire à un époux (une épouse, un parent, un ami) inquiet pour le
sort de qui il aime ? Que répondre surtout à ses  pourquoi Ÿ ? Je crois qu’en
tant que chrétien, on peut essayer de montrer que la formulation de ces  pourquoi
Ÿ en termes de  rétribution Ÿ (elle n’a jamais fait de mal à personne, elle a été
bonne, pourquoi cela lui arrive-t-elle ?) ne mène qu’a des impasses. Il n’y
a pas de justice immanente. Notre destinée n’est pas le résultat de notre bon
ou mauvais comportement (ni en cette vie-ci, ni dans une vie précédente). Une
fois que l’on a renoncé à penser de cette manière, on peut plus facilement accepter
que l’être aimé s’en aille – sans raison – si tôt. On peut accepter que ce soit
ainsi et que l’on ne puisse rien y faire. Et c’est ici qu’il faut éventuellement
être prêt à répondre de sa foi. Car la question devrait venir :  Y a-t-il alors
une justice après la mort ? Ÿ Ma réponse est négative, car pour moi il y a une
justice avant ma naissance. Avant ma naissance j’ai, en effet, été aimé, accepté,
reconnu comme valable par Dieu. Il avait besoin de moi pendant ces 10, 50, 70,
90 ans que je passe sur cette terre. A moi de répondre à son attente, à vivre
de cette justice qu’il m’offre. A moi de découvrir que cet amour qui précèd
e tout ce que suis et fais, rien ne peut l’abolir, même pas la mort…



Aucun commentaire

  •