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Vivons-nous la fin de l'ère oecuménique?

04.01.2005 Thème : Eglises Bookmark and Share
Réponse de : Cédric JUVETCédric JUVET
Beaucoup de gens se demandent comme vous si l'oecuménisme a encore un sens,
si nous allons nous "faire manger" à cause de notre tolérance. Je comprends
ces questions. Elles méritent d'être entendues.
Voici 25 ans que je vis ma foi en relation avec des catholiques et que je travaille
avec eux, autant dans des cadres paroissiaux qu'à l'armée comme aumônier et
également à l'AOT (Atelier Oecuménique de Théologie. Site: www.aotge.ch). Il
est certain que les conditions de l'oecuménisme ont changé. De l'enthousiasme
de l'époque, nous voici passés au travail lent et secoué par les déclarations
du Vatican. Les amis catholiques me rappellent régulièrement que les acquis
du Concile ne peuvent être remis en question que par un autre Concile. Il semblerait
que chaque fois que ce qui vient du Vatican contredit le Concile, c'est ce dernier
qui fait foi!
Fort de cela, je crois absolument indispensable de continuer le dialogue à tous
les niveaux. Au mine, cela signifie avec des prêtres, théologiens et laïcs catholiques.
Ce dialogue est exigeant: il ne peut se satisfaire d'approximations du genre:
"on est tous frères et soeurs/on a tous le mêm bon Dieu/ce qui compte, c'est
d'agir en commun/l'important, c'est qu'on s'aime tous bien." Au contraire, il
doit demander des explications tant il est vrai que certains mots n'ont pas
le même sens pour les uns ou les autres(que veux-tu dire? Est-ce que je comprend
bien...?), il exige des affirmations (ceci est pour moi extrêmement important,
c'est le coeur de mon identité chrétienne) ou des relativisations (cela en revanche,
n'est pas très important pour ma foi).
Ainsi, on ne risque pas de s faire "manger", mais de partager ce qui nous nourrit
les uns et les autres. On découvre ce qui nous est commun, mais aussi ce qui
nous sépare (probablement) définitivement. Notre foi est enrichie par ce qu'elle
reçoit de l'autre, et nous enrichissons la foi de nos frères et soeurs catholiques.
On les comprend et les aime mieux; on se sent encore plus clairement protestant.
Je crois à un oecuménisme de reconnaissance mutuelle dans la diversité, pas
à une espèce de "mixture théologique" qui ne satiferait personne. On est loin
des enthousiasmes d'autrefois et des discutables intercommunion, des actions
qui cachaient la différence sous l'activisme. Mais cela me paraît plus prometteur:
je crois profondément que la diversité prévaut toujours en christianisme, qu'elle
n'est pas signe de faute, mais de l'Esprit de Dieu.



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