Entendre la voix de Dieu? (2)

es périodes de dépression dans ma vie. Je
ne sais pas si cette personne est satisfaite de la réponse apportée, mais de
mon côté, je reste sur ma faim. De quelles certitudes faut-il se défaire, de
quelle "mort à tout ça" parlez-vous ? Il me semble que dans les milieux évangéliques
ont entend souvent mourir à soi-même et je ne sais quoi d'autre. Dans la dépression,
cette idée de renoncement alors qu'on se sent déjà si déminué me parrait si
effrayant et si difficile à comprendre.
Pourriez-vous développer un peu plus la réponse que vous avez donnée à "Narnia
Fox" ? Je vous en serais reconnaissant
Oui, merci de votre intervention qui m'interpelle beaucoup, et m'interroge sur
le bien-fondé des paroles adressées à Narnia Fox. Je ne sais pas si c'est vraiment
de cela qu'il avait besoin. Surtout que vous me dites - et je vous crois-, que
pour un dépressif, le "renoncement" est quelque chose de trop angoissant.
Mais en même temps, vous m'obligez à préciser ma pensée, exercice difficile,
mais salutaire.
Ce que je vais dire n'est pas à prendre pour une vérité générale applicable
systématiquement dans tous les cas.
Il me semble que parfois, notre foi religieuse ne remplit pas son rôle, qui
est de libérer, rendre heureux et remettre debout. Elle devient un embarras
plutôt qu'une aide.
Certains, alors la rejettent, et je leur donne raison; quand une maison prend
l'eau de toutes parts, et qu'elle devient inchauffable, elle ne remplit plus
son rôle de maison: ne vaut-il pas mieux la démolir, .... et reconstruire quelque
chose de tout neuf? ... même si c'est parfois très dur!
D'autres, par contre, essaient désespérément de repérer des brèches pour les
colmater, de tout faire pour laisser debout ce qui leur semble tenir encore,
et prennent une énergie folle pour conserver quelque chose de cette foi qu'ils
ont eu tant de mal à construire. Donc, je préfère ceux et celles qui disent:
"Maintenant, marre! je rejette tout! Ma foi, mes certitudes religieuses, tout
ce que j'ai cru jusqu'ici. Je laisse tout tomber, et ... à la grâce de Dieu...
on verra bien!".
Je connais quelqu'un qui a fait ça: Saint Paul, l'apôtre. Il a laissé tomber,
voire rejeté tout ce qu'il avait construit par la force de son intelligence
et de sa grande sagesse.
Il a recommencé à zéro pour reconstruire, ou plutôt NON: pour se laisser reconstruire
par le Christ. Ça a été long! Sûrement très dur, mais ça valait la peine. Quand
l'apôtre regarde ce qui s'est passé pour lui, il y voit comme une nouvelle naissance:
il est mort avec son Seigneur; rejetant son passé avec sa sagesse et son savoir,
et ses croyances en la loi, il s'est laissé renaître, ressuscitant avec son
Seigneur, lui laissant toute la place, et se laissant entraîner par lui dans
la vie nouvelle.