Vous vous débrouillez comment, ceux qui lisent Paul ?

>Avant tout, je vous dois des excuses pour le temps que j'ai mis à vous répondre.

Comment je me débrouille avec les paroles que vous citez... tout d'abord en
les avalant de travers; ensuite en essayant de les comprendre.

Quand on s'attaque à ce genre de texte, il faut d'abord, premier réflexe, relire
le verset de manière précise : ainsi, on découvre que Paul ne dit pas qu'il
faut que, de tout temps, la femme se taise, comme Jésus a pu dire qu'il faut
aimer son prochain. Il fait plutôt référence à la pratique courante de son époque,
qui était que les femmes étaient plutôt invitées à se taire en public. Deuxième
réflexe : essayer de comprendre le contexte global. Si Paul écrit aux Corinthiens,
c'est parce que ceux-ci se sont mis à faire n'importe quoi, et leurs cultes sont
devenus des lieux d'injustice, de débauche et de désordre. Paul veut donc rétablir
un peu d'ordre, et il en appelle pour cela aux normes sociales en vigueur à
son époque. Il n'est donc pas question de justifier l'infériorité de la femme,
mais de l'utiliser comme une norme existante - certes regrettable à nos yeux
- pour lutter contre le désordre.

Si on fait la même opération pour I Cor 11,1-16, on se rend compte d'abord,
en lisant correctement - premier réflexe - qu'il n'est pas du tout question
que la femme se cache, mais qu'elle mette un voile et qu'elle garde les cheveux
longs, car c'est cela qui est CONVENABLE(v.13) - toujours la référence à une
norme sociale en vigueur. Deuxième réflexe, situation dans le contexte : idem,
il s'agit de ne pas faire n'importe quoi au moment du culte... aujourd'hui,
on dirait : ne pas venir en caleçon de bain au culte.

Remarquez au passage qu'il n'est jamais question que les femmes ne viennent
pas au culte ! Dans une société patriarcale, cela aurait pu être le cas... on
aurait pu choisir de virer les femmes, les esclaves et autre racaille... on
ne l'a pas fait, bien au contraire, et cela a probablement beaucoup dérangé
pas mal de monde à l'époque.

Cela dit, nous avons, nous, femmes et hommes aujourd'hui, à revisiter ces textes
pour rappeller à ceux qui l'auraient oublié que le message de l'Evangile est
un message de libération, pour les esclaves comme pour les femmes, comme pour
tous les petits. Et le fait que nous sachions encore, comme vous le faites, nous
scandaliser devant certains propos de Paul nous montre que cette soif de libération
est bien vivante en nous.