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La grâce chez Luther, Calvin et Wesley

11.03.2004 Thème : Protestantisme Bookmark and Share
Réponse de : Jean-Denis KraegeJean-Denis Kraege
Cher Monsieur,
Toutes nos excuses pour le retard mis à vous répondre. Il faut dire que votre
question demandait quelques recherches à qui n'est pas spécialiste du sujet!

Je considérerai ici Luther et Calvin comme d'accord sur la question de la grâce,
malgré les petites divergences que l'on peut déceler entre eux. Ces divergences
ne sont, en effet, rien par rapport à ce qui les sépare de Wesley. Ce dernier
était, en effet, arminien. Jacques Arminius, théologien hollandais, avait contesté
la doctrine de la double prédestination chère aux Réformateurs. Il avait de
fait repris la position d'un disciple de Luther, Mélanchthon, qui affirmait
que la grâce de Dieu est offerte à tous les hommes et qu'elle est acceptée ou
reçue en vertu d'une libre décision de la volonté. Wesley va ainsi insister
sur la responsabilité qui est la nôtre de nous décider pour ou contre la grâce
qui nous est faite par Dieu alors que les Réformateurs insistaient sur le fait
que tout est grâce, y compris la foi qui n'est pas une oeuvre de l'homme, mais
une oeuvre de Dieu.

Cela aura des incidences sur la compréhension qu'aura Wesley de la vie chrétienne.
Il insistera beaucoup sur l'effort de sanctification progressive qui est lui
aussi et assez logiquement de notre responsabilité - avec certes l'assistance
du Saint-Esprit. Dit autrement, la foi est morte sans les oeuvres aux yeux de
Wesley. On sait que cette position, il la développa sous l'influence de lectures
qu'il fit de François de Sales et de mystiques catholiques "continentaux". Cette
position est aussi très proche du piétisme allemand avec lequel Wesley avait
été en contact, d'abord en Amérique, puis en Allemagne où il visita Zinzendorf.

Cet aspect de la doctrine de Wesley qui confine au (semi-)pélagianisme continue
d'avoir une très grand influence sur les mouvements du Réveil qui s'auto-dénomment
souvent aujourd'hui "évangéliques". La position des Réformateurs d'un attachement
conséquent au principe de la grâce seule est représentée surtout dans les Eglises protestantes
historiques, bien qu'il n'y ait pas, à ma connaissance, aujourd'hui de mouvement
constitué de ceux qui refusent de déroger à ce principe réformateur.



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